mercredi 24 février 2010

Hampi (jours 42-43-44)

A Hampi, nous avons fait le plein d'énergie, mangé encore de bons thalis. Nous nous sommes prélasses sur la terrasse de notre guest house, le Shanti Hotel (ou hotel paisible), en buvant des mint teas et parfois de la King fisher. Nous y avons fait la connaissance de quelques employés, des indiens du nord descendus au sud pour la saison. Raj, pour ne nommer que lui (et aussi parce qu'il est le seul dont nous nous rappelons le nom: Raj veut dire 'roi'), travaille dans un hotel de sa province hymalaienne pendant la moitie de l'annee et descend dans le Karnataka durant l'hiver. Entre deux services, il s'assoie avec nous, histoire de jaser un peu.
Hampi est un minuscule village qui, un peu comme nous, se fait paresseusement dorer au soleil, bien installé entre la rivière d'un cote et les ruines de l'autre. Tout autour, s'étendent des kilometres de vallées et de collines, lesquelles sont constellées d'innombrables roches qui s'amoncellent ici et la pour former d'étranges monuments naturels. Au travers, dans la poussière et la lumière d'après-midi, se dressent des hordes de temples qui rappellent la grandeur passée de ce site exceptionnel, jadis première ville de l'empire hindou. Parmi ceux-ci, le 'monkey temple' ou temple d'Hanuman (le dieu singe) figure encore aujourd'hui comme un incontournable sur la route des pèlerins. Minuscule mais perché au sommet d'une impressionnante crete rocheuse et accessible seulement par un escalier tortueux d'un millier de marches ou a peu près, l'intéret qu'il suscite n'est pas surfait et le coup d'oeil vaut bien l'escalade. Au loin, et a perte de vue, des roches et des rizières vertes et grasses, et encore des roches. Le tout a quelque chose de surréaliste, tantot paysage lunaire, tantot une ambiance un peu 'farwest'...
Au village, surplombant les kiosques du bazar, s'élève un autre temple. Pour le visiter et aussi dans l'espoir de percer quelques-uns de ses secrets, nous engageons un guide, lequel nous fait rencontrer l'éléphant sacré du temple mais aussi découvrir quelques aspects de la foisonnante culture hindoue. Le troublant mystère que constituent pour l'étranger les vaches de l'Inde et qui, dès le premier jour, nous envoutait littéralement, a perdu la-bas un peu de son impénétrabilité. Ainsi, nous savons maintenant que Shiva, le dieu supreme du panthéon hindou, a, selon la mythologie, coutume de se déplacer sur le dos d'une vache. Celle-ci, répondant au nom de Nandi, est par conséquent devenue l'objet d'un important culte, ce qui expliquerait en bonnes parties le déconcertant respect des indiens a l'égard de ces animaux qui, au gré de leurs envies (ou de leur intuition), vont, a la fois nonchalantes et royales, vers ici, partout, ou nulle part.
De nombreuses statues la représentant ne cessent d'ailleurs de rappeler l'importance de cette figure (a Mysore, par exemple, nous en avons croisé une des plus spéciales. De format géant, elle possédait, nous a-t-on dit, la surprenante capacité de grossir un peu plus chaque année...). Chaque jour, les pèlerins viennent de partout pour l'adorer et lui faire des offrandes, demander pour eux et leur famille la bénédiction.
Les statues et les icones jouent donc un role primordial dans les coutumes et les rituels hindous. Toutefois, lorsque l'une d'entre elle se brise ou perd l'un de ses morceaux, tous ses pouvoirs s'en vont aussi et la statue devient dès lors inutile. Tandis qu'aussitot on la remplace par une nouvelle, la première, qui n'est plus qu'une vieille relique, s'en va croupir a l'ombre des ruines.












2 commentaires:

  1. Génial la grosse roche! Comme un géant qui s'est pétrifié assis en petit bonhomme.

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  2. B-Boy... L'éléphant te souriait en te touchant le tête, il a dû te trouver un peu weirdo mais ben chummy. ;)

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